Jacques Martin, le dernier "géant historique" de la bande dessinée belge (même s'il était français)est donc parti rejoindre Hergé, Jacobs, Bob de Moor et quelques autres. Cela laissera sans doute fort peu de "bédéphiles" de mon âge indifférents, car il est l'un de ceux qui a bercé notre enfance. Toujours intéressé par la BD, il m'arrive régulièrement de relire certaines de ses oeuvres et j'avoue y trouver un plaisir sans cesse renouvellé. Certes, j'avais trouvé - comme d'autres sans doute - que le temps venant, et avec lui une autre manière de voir le monde, sa force scénaristique avait baissé. Mais quel bonheur que de feuilleter, à nouveau,les albums grandioses que sont "Alix L'intrépide", "Le sphinx d'or" ou "L'île maudite" (trilogie fondatrice) mais aussi, "Le tombeau étrusque", "Le dieu sauvage", "Iorix le grand", "La griffe noire" ou encore "Le spectre de Carthage". J'avoue toutefois que, si j'y ai dévoré les albums d'Alix, j'ai été, surtout, un véritable fan de Guy Lefranc. Avec une nette préférence, une fois de plus pour, disons, les 7 ou 8 premiers albums et surtout les cinq premiers qui, tant du point de vue du scénario que de celui du dessin et de l'ambiance confinent à mes yeux à la perfection... Il est probable que le personnage même de Lefranc, ce redresseur de torts infatigable, n'a pas été pour rien dans mon désir de devenir journaliste alors que j'étais encore adolescent. Et je ne suis sans doute pas un cas tout à fait isolé... Et puis bien entendu, sans simplisme excessif - chez lui, même les "méchants" ont une épaisseur et on peut souvent comprendre ce qui les a amené là... - il y a le message humaniste qui transparaît de chaque aventure des deux grands héros que sont Alix ou Lefranc (je ne cite que ces deux là car je n'ai jamais "accroché" vraiment à Jhen, Arno ou les autres). Salut Martin, passe le bonjour à Guy et à Alix quand tu les croiseras.