top of page

La mort de Pierre Bergé et les médias sociaux


(Photo : Vincent Leloup pour le JDD)

La mort de Pierre Bergé a donné lieu, sur les médias sociaux (surtout sur Twitter) à un déferlement d'injures et de haine homophobe. Je l’ai vu traiter de « merde », de « salaud », d’«ordure ». J’ai lu certains lui souhaiter les tourments de l’enfer.

Beaucoup de ces réactions venaient de la droite extrême et de partisans de la Manif pour Tous – sur laquelle il est vrai que M. Bergé avait tenu des propos provocateurs et, ce qui était rare chez lui, peu intelligents.

Certains de ses détracteurs post-mortem prétendaient défendre une « France chrétienne » qui aurait été minée par « la gauche caviar, apatride, cosmopolite formée de métis hermaphrodite ». Outre le fait que ces propos rappellent furieusement le ton de la presse fasciste et antisémite française des années trente, ils sont frappés au coin de la bêtise la plus crasse. De plus, si c’est au nom de la « chrétienté » que certains crachent sur un corps encore chaud, j’ai le regret de constater que nous n’avons pas dû lire les mêmes évangiles…

On pense ce qu'on veut des positions politiques ou philosophiques de Pierre Bergé. Et on a, évidemment, le droit de les critiquer. Mais parti de rien, cet homme a bâti un véritable empire du luxe, il a créé de l'emploi et de la richesse (pas seulement pour lui et ses actionnaires : pour tous aussi, via l’impôt…), il a fait rayonner la France, a été un grand mécène et soutenu la création.

Il défendait courageusement, enfin, des causes auxquelles il croyait, ce qui est à son honneur.

Pierre Bergé était un homme libre. Ceux qui tentent de le salir à l'heure de sa mort ne valent rien et ont une attitude scandaleuse. Ces réactions répugnantes montrent à quelle bassesse arrive notre société quand n'importe qui peut dire n'importe quoi le trop souvent sous le couvert d'un lâche anonymat.

bottom of page