
C’était l’année 1946. La Seconde Guerre mondiale (et, donc, la Guerre du Pacifique) était terminée depuis un an.
L’occupation japonaise avait chassé les colons néerlandais et, deux jours après la capitulation de l’Empire du Soleil levant, le 15 août 1945, les nationalistes du Parti National Indonésien, menés par Soekarno, proclamaient l’indépendance.
La Haye refusant de reconnaître celle-ci, les Pays-Bas se lançaient dans une impossible et coûteuse aventure militaire de reconquête, tandis que la Grande-Bretagne les épaulait pour tenter de « rétablir l’ordre ». Le conflit – que les Indonésiens ont baptisé « Revolusi » - allait durer jusqu’en 1949 et faire une centaine de milliers de morts.
C’est cette histoire que Peter van Dongen (scénariste et dessinateur, adepte de la « Ligne claire », Van Dongen est également le nouveau dessinateur de « Blake et Mortimer ») a choisi de raconter dans un splendide roman graphique qui suit les tribulations de Johan Knevel, parti à la recherche de sa nounou indonésienne. Le fait que la propre mère de Van Dongen, Indonésienne, ait vécu cette période troublée n'est évidemment pas étranger à la fascination qu'elle exerce sur l'auteur.
Les couleurs (van Dongen et Marloes Dekkers), sont superbes et le récit, où se mélangent « Grande Histoire » et quête personnelle « initiatique » est extrêmement attachant : 158 pages accompagnées d’un magnifique cahier documentaire de 15 pages. A découvrir.
Rampokan, Van Dongen, Editions Aire Libre, 2018.