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"Kivu" ou la guerre pour les minerais de sang


C’est une « guerre oubliée », un de ces conflits qui ne font pas - ou si rarement - la « une » des grands médias ou l’ouverture des JT.

La guerre, dans l’Est du Congo, a commencé en 2004 : génocidaires Hutus réfugiés dans la région, Congrès national pour la défense du peuple (une faction congolaise « pro-Tutsi » dirigée par Laurent Nkunda), « Seigneurs de la guerre » locaux, troupes angolaises et, bien entendu, Forces armées congolaises s’y affrontent sans merci. Au Kivu, on tue depuis 15 ans. En silence.

Des milliers d’enfants y ont été incorporés dans les différents groupes armés, n’ayant le choix, en définitive, qu’entre être victimes ou bourreaux. Et des milliers de femmes y ont été violées et réduites à l’état d’esclaves sexuelles. Officiellement, près de 12 000 personnes sont mortes mais en réalité la région compte des centaines de milliers de « morts en excès » (si l’on compare aux courbes normales de mortalité) et au moins 1,5 millions de « personnes déplacées ».

Pour rompre le silence, Jean Van Hamme (« Thorghal », « XIII », « Largo Winch », entre autres) et le dessinateur Christophe Simon se sont associés pour nous raconter l’histoire de François Daans, jeune ingénieur belge envoyé sur place par une société industrielle pour procéder à un recrutement. Il va découvrir l’horreur.

Le Docteur Denis Mukwege L’Homme qui répare les femmes ») qui a créé, il y a dix-neuf ans, l’Hôpital de Panzi où il « répare » les enfants et femmes violées, apparaît dans le récit. Il y a quelques mois, il confiait à un média : « J'espère que cette bande dessinée sera lue par des millions de personnes et personne ne pourra dire qu'il n'était pas informé par rapport à ce qui se passe dans cette région. »

Kivu, Simon et Van Hamme, couleurs (superbes !) d’Alexandre Carpentier, Le Lombard, 2018.

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